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L’histoire de la « marinière »

L’article suivant est appuyé sur les citations de Delphine Allanic, commissaire de l’exposition Les marins font la mode 2009 au Musée de la marine.

Aux origines, la marinière servait de sous-vêtement pour les matelots d’équipage. Sans rayure (et oui …), cette blouse comportait seulement un col marin.

La marinière actuelle vient en fait d’une tenue de travail : « le tricot rayé ». Dès 1810, ce tricot apparut vers Boulogne près de la Manche ainsi qu’en Bretagne.

Voici un témoignage de Delphine Allanic, commissaire de l’exposition Les marins font la mode 2009 au musée de la marine.

« À l’époque, le tricot était en jersey, textile fait pour les sous-vêtements. À l’époque, les hommes n’avaient pas de slip ou de caleçon. Le tricot servait donc de sous-vêtement. Il descendait jusqu’au début de la cuisse, et, rentré sous le pantalon à ponts, il servait de protection. »

En 1858, un règlement publié au Bulletin officiel de la marine ajoute à la liste des uniformes de matelots de la marine nationale le tricot rayé bleu et blanc.

Ce décret affirme les précisions suivantes : 

« 21 raies blanches larges de 20mm et 20 ou 21 raies bleues larges de 10mm ». Pour les manches, le tricot doit comporter « 15 raies blanches et 14 ou 15 raies bleues ». 

Une légende laisse croire que les rayures permettaient de repérer un marin tombé à l’eau. Quant au chiffre de 21, il s’ait seulement de la technique de tissage. 

« Il n’y a pas de couture – à part au niveau des manches-, le tricot est fait d’une seule pièce, pour qu’on soit à l’aise dedans. À bord d’un bateau, il faut éviter tout ce qui est coutures, boutons, pour éviter de se prendre dans les cordages. Comme le tricot descend jusqu’aux début des cuisses, c’est long, donc il y a plus de rayures, c’est tout. » Delphine Allanic

En 1917, c’est Coco Chanel qui lance la mode de la « marinière ». Le mot est donc employé, cette blouse à col marin devient emblématique puisqu’elle se met elle aussi à le porter.

La mode de la « marinière » est lancée en 1917 à Deauville, il s’agit donc à cette époque uniquement d’une blouse avec un col marin.

Mais Gabrielle Chanel ne semble pas être la pionnière en matière de marinière dans la haute couture.

« C’est la créatrice la plus connue à l’époque, donc c’est elle qui va la remettre au goût du jour. Mais dès le 19e siècle, chez les modistes, on reprenait le col marin. Quand Gabrielle Chanel ouvre sa boutique à Deauville, elle reprend ce qui est déjà fait, en en faisant quelque chose de plus fluide ». Delphine Allanic

Ses créations se traduisent par des marinières en soie et de pantalons en ponts. Comme la créatrice a souvent fait, elle détourne un vêtement de travail masculin pour le faire porter par des femmes. Nous connaissons tous le cas du smoking par exemple, cette révolution des genres et des styles se traduit par la mode et traverse le temps.

Elle porte elle-même le tricot rayé qu’elle achète dans les boutiques du port de Deauville, mais ne le mettra jamais en scène dans ses collections. Contrairement à Yves Saint Laurent qui proposa le premier tricot rayé dans sa collection « matelot » de 1966.

Le couturier retravaille le tricot rayé et propose des robes mêlant sequin aux rayures.

Le plus célèbre de tous les couturiers ayant fait hommage à la « marinière » est Jean Paul Gautier avec son défilé en 1978.

Sources:

https://www.caminteresse.fr/economie-societe/la-mariniere-dou-ca-vient-1158684/

townandcountrymag.com